top of page

Glycémie et grossesse : comprendre les changements et prévenir le diabète gestationnel

Chaque grossesse est une aventure unique, mais il existe des changements physiologiques communs que le corps met en place pour assurer la croissance et le développement du bébé. Parmi eux, les variations de la glycémie et de la sensibilité à l’insuline occupent une place centrale.


Dans cet article, je t’explique comment la glycémie évolue durant la grossesse, pourquoi l’insulinorésistance est tout à fait normale, et comment éviter qu’elle ne se transforme en diabète gestationnel.


Photographie @MarionNagel
Photographie @MarionNagel

1/ Les effets de la glycémie durant la grossesse


Pendant la grossesse, ton corps modifie profondément la manière dont il gère le glucose, afin que ton bébé ait toujours l’énergie nécessaire à son développement.


Je rappelle ici que la glycémie est ton taux de glucose ou de « sucre » dans le sang. L’insuline est l’hormone produite par ton pancréas qui va faire rentrer le glucose dans les cellules pour qu’il soit utilisé en tant qu’énergie. La sensibilité à l’insuline c’est la capacité de nos cellules à répondre à cette hormone : ce qui correspond à faire rentrer correctement le glucose dans les cellules et réduire le taux de « sucre » dans le sang. Donc quand la sensibilité à l’insuline est bonne, tu as besoin de seulement une petite dose de cette hormone pour faire baisser la glycémie.



Durant le 1er trimestre, ta sensibilité à l’insuline est préservée


  • La glycémie à jeun est souvent légèrement plus basse que d’habitude (autour de 0,72–0,81 g/L).

  • Le glucose maternel est rapidement utilisé par le foetus

  • Le bébé utilise déjà du glucose maternel, ce qui peut provoquer de petites hypoglycémies, surtout si les nausées sont importantes et limitent l’alimentation.

  • La sensibilité à l’insuline reste bonne, ce qui signifie que le corps répond bien à cette hormone.


Durant le 2ème trimestre, une insulinorésistance commence à s’installer.


  • Les hormones produites par le placenta (hormone lactogène placentaire, œstrogènes, progestérone, cortisol) diminuent progressivement l’efficacité de l’insuline.

  • Pourquoi ce phénomène ?

    • Dans un objectif bien précis : réserver le glucose au bébé et pousser la maman à utiliser plus ses graisses comme source d’énergie.

    • Le corps de la femme enceinte est incroyable et s’adapte au mieux pour le foetus pour qu’il est tout ce dont il a besoin pour son développement.

  • Le résultat :

    • Après les repas, la glycémie a tendance à monter plus haut qu’en début de grossesse. Une résistance à l’insuline physiologique s’installe progressivement.


Durant le 3ème trimestre, la insulinorésistance est maximale


  • Les besoins en insuline peuvent tripler par rapport à avant la grossesse. Le pancréas s’adapte en produisant en augmentant la masse des cellules qui produisent l’insuline.

  • L’insulinorésistance atteint un pic : on estime qu’il faut produire 2 à 3 fois plus d’insuline qu’avant la grossesse pour obtenir le même effet métabolique.

  • Cette adaptation est physiologique, mais si le pancréas ne parvient pas à produire assez d’insuline pour compenser, la glycémie reste trop élevée  ce qui entraine l’installation d’un diabète gestationnel.

  • Le diabète gestationnel est une complication durant la grossesse qu’on souhaite éviter.


Le 3ème trimestre
Le 3ème trimestre

2/ Le diabète gestationnel : pourquoi le prévenir ?


Le diabète gestationnel est une hyperglycémie apparue pour la première fois pendant la grossesse.


Le risque de diabète gestationnel survient quand :

  • Le pancréas ne sécrète pas assez d’insuline pour compenser

  • Ou que l’hygiène de vie accentue l’insulinorésistance (excès de sucres rapides, sédentarité, prise de poids rapide, inflammation, stress chronique)


S’il n’est pas pris en charge, il peut entraîner :

  • Un poids de naissance élevé (macrosomie)

  • Un risque accru de césarienne

  • Une hypoglycémie chez le bébé à la naissance

  • Un risque augmenté de diabète de type 2 plus tard pour la maman et l’enfant


Bonne nouvelle : il est souvent évitable avec des mesures simples, surtout si elles

sont mises en place en prévention.



3/ Comment éviter que l’insulinorésistance se transforme en diabète gestationnel ?



Etape 1 : Stabiliser la glycémie par l’alimentation


  • Ne pas sauter de repas

  • Prendre un petit-déjeuner protéiné et riche en graisse

  • Répartir les apports en glucides sur la journée (3 repas + collations)

  • Privilégier les glucides à charge glycémique basse : patate douce, quinoa,   sarrasin, céréales complétes, légumineuses, flocons d’avoine, courges, châtaigne, fruits entiers.

  • Toujours composé ses assiettes avec une source de protéines, une source de fibres, une source de bonnes graisses et une source de glucides complexes pour ralentir l’absorption du sucre.

  • Limiter les sucres rapides : pâtisseries, jus, sodas, farines blanches, sucres raffinées, biscuits, gâteaux industrielles.

  • Manger brut et cuisiner un maximum ses repas

  • Boire 2L d’eau par jour

  • Ajouter de la cannelle dans ses plats


Alimentation brute
Alimentation brute

Etape 2 : Bouger tous les jours


  • Faire 30 minutes de marche par jour minimum

  • Idéalement marcher 10–15 min après chaque repas pour diminuer les pics de glycémie et en plus ça facilite la digestion souvent plus compliqué durant la grossesse.

  • Faire des activités adaptées plusieurs fois dans la semaine : yoga prénatal, natation, renforcement musculaire doux, mobilité.

  • Si tu étais sportive avant la grossesse : maintenir ton activité de façon adaptée à chaque trimestre (avec accord médical). Pour ma part, j’ai continué le cross-fit jusqu’à la moitié de mon 9ème mois adapté à moi et ma grossesse évidemment.


Yoga, PIlate
Yoga, PIlate

Etape 3 : Soutenir le métabolisme avec la micronutrition


Les micronutriments indispensables à un bon métabolisme du glucose :


  • Magnésium

    • Rôle : améliore la sensibilité à l’insuline

    • Tu le retrouves dans : oléagineux, légumineuses, cacao brut, légumes verts

    • La supplémentation est très intéressante et bien tolérée : 200 à 400mg par jour à répartir sur la journée sous forme de bisglycinate ou de citrate


  • Oméga-3

    • Rôle : anti-inflammatoire et améliore la signalisation de l’insuline

    • Tu les retrouve dans : petits poissons gras, noix, graines de lin ou de chia, huile végétale riche en oméga 3

    • La supplémentation est intéressant :

      • Conservation au froid, qualité des compléments utilisés primordial

      • 250 à 500 mg par jour d’EPA et DHA

      • La supplémentation en EPA est à arrêter au dernier trimestre de grossesse


  • Vitamine D

    • Rôle : améliore la sensibilité à l’insuline et améliore la fonction des cellules du pancréas produisant l’insuline

      • Tu la retrouve dans : exposition adapté au soleil, poissons gras, foie de morue et oeufs

      • La supplémentation est très intéressante et souvent nécessaire pour beaucoup de femme enceinte : entre 800 UI et 2000 UI par jour sous forme de goutte à prendre tous les jours avec un repas gras. Idéalement, se supplémenter en fonction de ses besoins et donc selon ses bilans sanguins.


  • Zinc

    • Rôle : régule la sécrétion d’insuline et anti-oxydant protecteur du pancréas

    • Tu le retrouves dans : huitres et les fruits de mer, viandes, les oeufs et les graines de courges

    • La supplémentation peut être intéressante avec contrôle des statuts sanguins en zinc. On peut pendre 10 à 15 mg par jour sous forme de bisglycinate.


  • Chrome

    • Rôle : régulation de la glycémie

    • Tu le retrouve dans : viandes, brocoli, cacao, fruits de mer

    • La supplémentation uniquement sus avis d’un professionnel de santé durant la grossesse


  • Myo-inositol

    • Rôle : participe au transport du glucose et à des effets sur la prévention du diabète gestationnel

    • La supplémentation peut être intéressant en cas de SPOK, de résistance à l’insuline déjà présente avant la grossesse ou antécédents de diabète gestationnel.


  • Protéines de qualité à chaque repas.


Supplémentation adaptée
Supplémentation adaptée

Etape 4 : Réduire l’inflammation et le stress oxydatif


  • Favoriser les antioxydants (fruits rouges, légumes colorés, curcuma, cacao brut, thé vert…)

  • Éviter les perturbateurs endocriniens (plastiques chauffés, pesticides, cosmétiques conventionnels).

  • Soigner le sommeil : un mauvais sommeil augmente l’insulinorésistance.


Etape 5 : Surveiller en amont


  • Demander un contrôle glycémique tôt si tu as des antécédents familiaux de diabète, un SPOK, une résistance à l’insuline déjà présente ou un surpoids.

  • Ne pas attendre le test du 2e trimestre pour agir.

  • Un bon métabolisme de glucose est nécessaire durant toute la vie d’une femme pour une santé optimale et d’autant plus chez le femme en péri-conception et ou enceinte. Il s’agit d’un travail préventif qu’il faut mettre en place dès que l’on peut.


En conclusion


L’insulinorésistance de la grossesse est normale et fait partie d’un mécanisme intelligent pour nourrir ton bébé.

Le diabète gestationnel apparaît lorsque cet équilibre est rompu, mais il est souvent possible de prévenir ce basculement grâce à une alimentation adaptée, une activité régulière, un bon sommeil et un soutien micronutritionnel.

Chaque femme et chaque grossesse sont uniques : un accompagnement personnalisé permet d’ajuster ces conseils à tes besoins, à ton rythme de vie et à ton histoire de santé.


ree

 
 
 

Commentaires


Soleil-5_edited.png

Me
contacter

Merci beaucoup !

Logo-EB-3.png

Suivez moi sur les réseaux

  • Instagram
  • Facebook

Tous droits réservés

© Copyrigt 2025 par Emma Boullet 

Mentions légales

bottom of page